• Dessinée sur tablette graphique. Enjoy :) 

    Portrait numérique


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  • C'est un vieux poème. Je l'ai écrit il y a un an. J'en avais fait plusieurs versions --courtes, longues, brusques, du point de vue des enfants et de l'écrivain. Ça, c'est ce que j'espère être le final, la version propre... Mais je ne sais pas, il manque quelque chose. Le petit "truc" essentiel à tous poèmes. 

    "Il n'y a pas de paix sans guerre, pas de guerre sans morts." 

     

    Enfants soldats

     

    L’orage gronde.

    Le tonnerre rugit –un bref éclair,

    Des cris impuissants…

    Et puis le silence.

     

    Un flash d’un côté, un soupir…

     

    Le Monde s’écroule alors qu’un enfant sans nom se meurt.

     

    Sa bouche se tord dans un dernier cri, dans le dernier cri,

    Un cri de souffrance qui vous déchire de part et d’autre,

    Un cri qui hurle, hurle contre l’injustice, l’infamie,

    Un cri qui, dans un crescendo affolé, s’évanouit, disparaît.

    Un cri… Un cri parmi des milliers.

     

    Tant de morts… Tant de cadavres…

     

    Ils s’étreignent un à un ou bien à deux,

    Arme à la main, serré contre leur corps chaud,

    Comme le doudou perdu, absent, obsolète.  

    Freiné dans leur élan, arrêté net dans leur course

    –car ce n’est que ça : une course contre la bête,

    Une course contre l’humanité–

    Ils s’enfoncent sous le soleil.

    Les rayons tapent, tapent, assèchent leurs gorges. 

    Leurs corps tombent, délicatement, sous les feux de la paix.

     

    Ils s’agenouillent, mains au creux de leurs reins.

    Leurs regards se vident de leur sang, de leurs rêves

    Alors même que la vie leur échappe.

    Fugitive beauté, que cette tache rouge,

    Qui s’étend et se répand, qui recouvre tout,

    Tout,

    Tout.

     

    Et leurs visages –maigres tremblants, plus que des nombres—

    S’impriment dans notre mémoire

    À jamais gravée.

     

    Et nous, nous, lointains observateurs,

    Même pas des soldats,

    Même pas à la guerre,

    Nous,

    On les regarde tomber et mourir,

    Et on court, on court car on a peur,

    On court car on ne sait rien,

    On court, car c’est ce que nous avons toujours fait.

    Nous sommes coupables.

    Nous sommes victimes.

    Nous ne sommes pas innocents.

     

    Et eux, eux aussi ils courent.

    Ils fuient les coups –ceux qui viennent de derrière,

    Qui fleurissent au moindre arrêt.

    Alors ils avancent.

    Ils murmurent un Au revoir, lancent un Adieu sans bruit

     

    Ils continuent de courir, 

    Jusqu’à ce que l’idée même du temps leur soit inconnue,

    Jusqu’à ce qu’ils oublient leur nom, qui ils sont,

    Jusqu’à ce que tout cesse d’exister.

    Jusqu’à ce que seules les balles qu’ils reçoivent

    Et les balles qu’ils tirent les maintiennent en vie.

     

    Ils usent de leurs corps comme des boucliers,

    Protégeant leurs camarades comme eux les ont protégés.

     ~ ~ ~ 

    Tant de morts, tant de cadavres...

    Tant de vies innocentes sacrifiées…

    Et tout ça… Tout ça, c’est pour quoi ?

    Tous ces meurtres, ces corps transpercés

    Par les lames de la paix…

     ~ ~ ~

    L’enfant git dans la mer.

    Ses bras pendent, sans vie, à ses côtés.

    Quelqu’un a fermé ses yeux

    Dans un acte de merci.

     

    Peut-être le seul de sa courte vie.


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  • Dessinée ce weekend à l'aide d'une photo trouvée sur le net. Crayon de papier, pas encore repassé au feutre noir ni grisonné. Ce sera pour une prochaine fois ^^ Il y a eu un petit problème de contraste au scannage (mais ça rend pas plus mal). 

    Dessin : manga avec son nounours

     


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  • Trouvé au détour d'un chemin. 
     
    Les langues sont comme la mer, elles oscillent sans cesse. À certains temps, elles quittent un rivage du monde de la pensée et envahissent un autre. Tout ce que leur flot déserte ainsi sèche et s’efface du sol. C’est de cette même façon que des idées s’éteignent, que des mots s’en vont. Il en est des idiomes humains comme de tout. Chaque siècle y apporte et en emporte quelque chose. Qu’y faire ? Cela est fatal. C’est donc en vain que l’on voudrait pétrifier la mobile physionomie de notre idiome sous une forme donnée.

    Victor Hugo, préface de Cromwell. 

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  • À l'occasion du 1er anniversaire de son blog, Sophia a organisé un concours autour d'un de ses poèmes, Un petit cœur brisé. On devait écrire une parodie d'un de ses poèmes. La mienne est un peu longue, un peu tout et rien... Les mots sont les miens, et pourtant, je ne sais pas, il y a décalage entre moi et eux que je n'arrive pas à expliquer. 

    ...

    Je n'avais pas écrit depuis un mois. 

     

    Une cage de brume

     

    Je ne suis qu’un petit cœur brisé.

    Une coquille vidée, lassée.

     

    Mon corps n’était que frissons,

    Fleur épanouie, étoile caméléon,

    Foule familière, qui chérit.

    Un jour, pourtant, un jour…

    J’ai fondu pour une personne…

    Et elle m’a tout arraché.

    Il ne lui a suffi que d’un souffle,

    Que d’un mot, une pauvre syllabe,

    Pour que mon monde chamboulé…

    S’écroule.

     

    Pleurs et larmes ont tari ;

    Elles ont mouillé mes joues,

    Dégoulinant sur les tracés invisibles

    D’une cicatrice marquée au fer.

     

    Un voile opaque a assombri mes yeux,

    Se glissant sous mes paupières,

    Souriant aux lucioles et aux bougies.

    Le gel a transformé la douce brume

    En une cage effroyable.

     

    Peur. Envahissante, étourdissante.

    Venue remplir ce vide qui m’étreignait,

    Ce petit cœur –si précieux, brisé,

    Cassé, allégé de tout amour.

     

    On m’a figé dans un éternel silence,

    Position fœtale, chute sans fin.

    On m’a transformé en une figurine,

    Une statuette de glace, immobile,

    Prisonnière, enfermée… Perdue.

     

    Mon petit cœur battait par à-coups,

    Tout mon corps marchait, glissait

    Au ralenti. Sans comprendre.

    Mourante.

     

    Je dévalais la pente devant moi,

    Et comme ma vie, je tombais,

    M’écroulait, penchant

    Inexorablement

    Vers le vide.

     

    Mais soudain…

    La brume, cette cage…

    S’est évanouie…

    Envolée…

    Et moi…

    J’ai tendu les bras vers les nuages,

    Et,

    Telle la plume de l’écrivain,

    J’ai oscillé, hésité…

    Basculé.

    Vers le haut.

    Vers la lumière qui brille,

    Vers l’étincelle, ce mince espoir,

    Ce fil en or, ce fil si fragile…

     

    Qui s’est cassé.

    Encore.

     

    Ma chute a duré des plombes,

    J’ai hurlé, pleuré de souffrance,

    Cette souffrance qui me ronge les os,

    Qui me paralyse qui m’endort.

    J’ai hurlé, mais à quoi bon ?

    Plus personne ne m’écoutait.

    Plus personne pour m’entendre,

    Dans ce monde de silence.

     

    On m’a tout arraché.

    Pleurs et larmes ont taris,

    Et ce petit cœur, si précieux,

    S’est brisé, à jamais.

     

    Son abandon m’a lavé de tout amour :

    Mon cœur m’a été arraché, détruit,

    Saccagé, on me l’a brisé…

    Raccommodé…

    Et tout a…

    Recommencé.

     

    « Adieu. »


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